Masque de grossesse : tout ce qu'il faut savoir.

Le masque de grossesse, dont les noms scientifiques exacts sont mélasma ou chloasma, se caractérise par la formation progressive de taches cutanées asymétriques et irrégulières principalement sur les joues, le front, le nez et la lèvre supérieure. L’expression “masque de grossesse” vient du fait que ce phénomène affecte souvent les femmes enceintes. En effet, selon les populations, jusqu’à 30% d’entre elles peuvent être concernées.

Mais cette hyperpigmentation de la peau ne survient pas uniquement pendant la grossesse. En effet, 10% des cas ont été rapportés chez des femmes ménopausées et les hommes sont également parfois touchés.

La typologie du masque de grossesse.

Le masque de grossesse peut prendre trois formes différentes, selon la zone de la peau où il se forme et la couleur qu’il prend.

• Le masque de grossesse épidermique : superficiel, il se définit par une augmentation de la pigmentation cutanée (mélanine) dans la couche supérieure de la peau, l’épiderme. De couleur marron et plus ou moins foncée, les taches ont un contour bien défini.
• Le masque de grossesse dermique : il se manifeste par des plaques bleu-gris dans le derme, la deuxième couche de la peau.
• Le masque de grossesse mixte : cette variante combine les caractéristiques des mélasmas épidermique et dermique et prend une couleur marron-gris.

L’évolution du masque de grossesse dans le temps. 

Chez les femmes enceintes, l’apparition du masque de grossesse survient généralement au cours du second trimestre et disparaît quelques mois après l’accouchement. La peau retrouve alors un teint plus uniforme. Remarque importante, les femmes ayant déjà développé un mélasma lors d’une précédente grossesse auront une forte chance de le voir revenir lors d’une prochaine grossesse.

Dans les autres cas, ceux pour lesquels le terme “masque de grossesse” n’est pas approprié, il conviendra d’examiner plus en détail les causes d’apparition du mélasma pour savoir comment l’éviter.

Il existe plusieurs causes à la formation d’un masque de grossesse sur le visage. Voyons lesquelles.

Un point commun : la surproduction de mélanine.

La mélanine est le pigment responsable de la coloration de la peau. Elle joue un rôle fondamental en tant que filtre UV naturel, protégeant ainsi la peau des effets nocifs du soleil, et est synthétisée dans les couches profondes de l’épiderme par des cellules spécialisées, les mélanocytes.

La production de mélanine est principalement stimulée par l’exposition au soleil, traduisant le phénomène du bronzage. Dans le cas du mélasma, on observe une sursécrétion de ce pigment due à des variations hormonales importantes ou à une exposition excessive aux rayons UV. Cela entraîne la formation d’amas à l’origine des taches cutanées.

Les variations hormonales.

C’est la cause la plus évidente et la plus citée.

Comme nous l’avons vu plus tôt, près d’une femme enceinte sur trois développe un masque de grossesse. Durant cette période, les hormones (en particulier les œstrogènes) produites naturellement dans le corps stimulent les mélanocytes entraînant ainsi une surproduction de mélanine.

Ce phénomène s’observe aussi chez les femmes qui prennent des contraceptifs oraux (10 à 25% d’occurrences) ou chez les personnes sous thérapie hormonale. 

Contrairement aux taches de vieillesse, le mélasma peut spontanément disparaître lors de la réduction de l’apport en œstrogènes.

 L’exposition au soleil.

Les caractéristiques du masque de grossesse présentent des similitudes avec celles de la peau photo-vieillie. Parmi ces points communs, les études scientifiques ont mis en évidence : 

– Une élastose solaire. C’est une accumulation de tissus élastiques anormaux dans le derme due à une exposition chronique au soleil. Près de 90% des personnes atteintes de mélasma présentent des degrés variables d’élastose solaire. 

– Une membrane basale perturbée. Ce tissu fait le lien entre l’épiderme et le derme et son altération a été signalée chez plus de 83% des personnes présentant un mélasma. Cette membrane basale est notamment composée de collagène, or l’exposition chronique aux UV augmente les niveaux d’enzymes qui dégradent le collagène de type IV et VI dans la peau. Ainsi, une membrane basale perturbée favorise la diffusion de la mélanine dans le derme, donnant naissance au mélasma dermique.

– Une réaction inflammatoire. Une augmentation du nombre de mastocytes (des globules blancs présents dans le tissu conjonctif cutané) a été observée plus fréquemment dans la peau touchée par le mélasma. Le rôle des mastocytes dans le développement du mélasma n’est pas encore entièrement compris, mais une libération d’histamine (une molécule sécrétée lors des réactions allergiques) par les mastocytes en réponse à l’irradiation UV a été démontrée. C’est cette histamine qui stimule la sécrétion de mélanine. 

– Les glandes sébacées joueraient aussi un rôle dans l’apparition du masque de grossesse, mais cette action n’est pas encore clairement définie et nécessite des investigations supplémentaires.

Le masque de grossesse n’est pas la seule forme de tache pouvant se développer sur la peau. Il en existe deux autres types :

Les taches d’hyperpigmentation ou taches brunes.

Également connues sous le nom de lentigo ou taches de vieillesse, elles résultent elles aussi d’une exposition excessive au soleil. Elles ont tendance à se développer principalement sur les zones moins protégées par les vêtements, telles que le visage, le cou, les avant-bras, etc. Ces accumulations progressives de mélanine deviennent généralement visibles après l’âge de 40 ans, constituant ainsi l’un des indicateurs du vieillissement cutané.

L’acné

Cette affection peut laisser des marques persistantes sur la peau, même après la disparition des boutons. Ces taches peuvent présenter des teintes rouges ou brunes. L’acné, en tant que maladie inflammatoire, est entre autres responsable d’une production excessive de mélanine qui s’accumule dans les zones affectées par les boutons. Une fois la guérison des boutons achevée, les amas de mélanine persistent, laissant des taches durables sur la peau.

Agir sur la production de mélanine.

Puisque le mélasma résulte d’un excès localisé de mélanine, la clé pour lutter contre le masque de grossesse est de bloquer sa sécrétion par les mélanocytes.

Des actifs comme la vitamine C et la glabridine, un polyphénol extrait des racines de réglisse, pourront ainsi être utilisés pour inhiber la synthèse du pigment, alors que l’extrait d’algue brune “arc-en-ciel” Cystoseira tamariscifolia empêchera le transport de la mélanine vers les cellules épidermiques, empêchant ainsi la formation de taches cutanées. 

L’indispensable protection solaire.

Comme pour les taches pigmentaires, la protection contre les rayons UV demeure essentielle.

En période estivale, évitez de vous exposer au soleil, particulièrement entre 12 et 16 heures. Appliquez également une crème solaire de qualité sur votre visage, de préférence avec un indice de protection élevé (FPS 50), et n’oubliez pas de renouveler l’application régulièrement. Pensez aussi à porter chapeau et lunettes de soleil, pour protéger efficacement votre visage.

 Dans le doute, prenez l’avis d’un spécialiste.

Comme nous l’avons vu, le mélasma ne se limite pas aux femmes enceintes. Il peut être la résultante d’un déséquilibre hormonal. Les Laboratoires FILORGA n’interviennent pas sur ce type de dérèglement et nous recommandons à nos consommateurs de prendre l’avis d’un dermatologue ou d’un endocrinologue si leur situation le demande.